Les rituels d’épreuve, chez les peuples premiers, intègrent une blessure rituelle et, même si la souffrance nous fait horreur, elle a vraiment du sens. En effet, cette blessure, accompagné souvent d’une douleur insoutenable, est une ouverture vers le lâcher prise, vers un océan de merveilles incroyables…
… quelque chose d’un apaisement, d’une zénitude extrême, au bout du bout, du bout du lâcher prise. Et je t’assure que je ne suis vraiment pas du tout, du genre à me faire du mal pour le plaisir !
Dans le deuil, on peut rencontrer cette douleur extrême,
comparable à la blessure rituelle, à l’épreuve initiatique. La douleur psychologique, la tristesse, sont parfois tellement fortes, qu’elles se répercutent sur le plan physique et spirituel.
Contrairement à ce qu’on pense parfois en Occident, où on fait souvent comme si cela n’existait pas, où cette douleur du deuil est déniée, voire dénigrée par l’injonction de la pensée positive à tout prix, il y a un vrai trésor à trouver dans cette douleur du deuil. Qu’il s’agisse du deuil d’un être cher, du deuil lié à un changement de situation professionnelle ou personnelle, du deuil d’une relation amoureuse, amicale… ou encore de finir une partie de sa vie qui n’a plus lieu d’être, cette douleur oblige à un moment donné à rencontrer l’abandon. Elle invite à connecter ce fameux lâcher prise et alors, la difficulté peut devenir riche d’enseignement.
Traverser la colère, la tristesse, vivre ces émotions désagréables et ne pas les étouffer
ou les mettre sous cloche est une voie pour aborder aux rives de l’apaisement, de la sérénité, pour ne garder que le merveille-eux et les excellents souvenirs que l’on a avec la personne, ou de la relation, ou de la situation.
On dit souvent qu’il s’agit d’émotions négatives, je ne pense pas qu’il existe des émotions négatives. Je préfère qualifier la peur, la tristesse, la colère d’émotions désagréables.
Elles existent et elles ont leur raison d’être. Les nier, comme nous sommes parfois tentés de le faire, c’est prendre le risque qu’elles nous explosent à la figure un jour. Et en général, quand ces émotions sortent de dessous le tapis, où nous les avions peut-être soigneusement dissimulées, elles pourraient avoir tendance à le faire avec plus de violence que de tendresse, non ?
Alors bien sûr, que mon propos n’est pas d’inciter à te faire du mal
il est plutôt de t’inviter à accueillir la douleur, la douleur du deuil, lorsqu’elle survient. C’est alors qu’elle est juste. Et puis aussi, soyons clairs, arrêter d’avoir mal, ça fait vraiment du bien, beaucoup beaucoup de bien !
Dans la blessure du deuil, comme dans la blessure rituelle, la souffrance induite n’a pas pour vocation de blesser inutilement. Elle est initiatique, car elle ouvre vers une réalité nouvelle.
Traverser les ruptures, les deuils, changer d’états… ne serait-ce pas l’essence même de la vie ?
La première fois que nous sommes tous et toutes amenés à faire cette expérience, c’est lors de notre naissance : quitter l’abri douillet du ventre de notre mère est une rupture brutale que nous devons affronter. Et ce n’est que le commencement car,
nous devrons passer de l’enfance à l’adolescence, avec les difficultés et les colères qui vont avec,
puis de l’adolescence à l’âge adulte et nous avons nous, occidentaux, conservé peu de rituels pour passer ces passages. Ils existent encore chez certains peuples premiers et notamment les rituels de passage de l’adolescence à l’âge adulte. Pourtant, ritualiser ce nécessaire abandon d’un état pour aborder aux rives d’un nouvel état de la personne, est d’une grande aide. C’est aussi une manière d’être accompagné, entouré par ses pairs, puis reconnu dans son nouvel état et enfin, intégré à une nouvelle communauté.
Viennent ensuite d’autres changements d’états : partir de chez ses parents, prendre son envol pour partir du nid, passer du statut d’étudiant à celui de la personne qui gagne sa vie, accueillir un compagnon ou une compagne de vie, avoir des enfants, les voir partir du nid… jusqu’à ce changement ultime, celui de notre décès.
Notre vie est jalonnée de changements d’états, de renoncements, de portes de passages… et notre société propose peu de solutions pour faciliter ces passages.
Le rituel du bâton de deuil,
cet objet de pouvoir relié à l’Ouest sur la roue de médecine amérindienne est le meilleur moyen que je connaisse pour traverser les deuils que la vie nous présente. C’est une invitation au lâcher prise, à lâcher le contrôle, une invitation à trouver la confiance dans ce que nous propose la vie. Même sans parler d’évènements tels que des deuils à proprement parler, j’aime l’utiliser à l’automne, pour trier, faire le ménage dans ce dont je n’ai plus besoin dans ma vie.
Il est précieux pour libérer de la place, pour se donner la possibilité d’accueillir ce que la vie nous propose pour la suite. Lâcher-prise, comme faire le deuil, c’est une ouverture à autre chose. Le faire en confiance, c’est s’offrir la chance de s’alléger de boulets qu’on pourrait sinon trainer pour le restant de ses jours.
L’attrapeur de vents (ou bâton de deuil) m’a permis et il a permis à d’autres personnes de traverser cette période tellement pas agréable que nous hésitons parfois à aller dedans. La mort fait partie de la vie, elle est l’étape ultime que nous sommes appelés à vivre ici-bas et il est fondamental de faire le deuil des êtres qui disparaissent pour trouver la paix du coeur. Mais aussi, laisser partir tranquillement, confier au vent, ce qui n’a plus de raison d’être dans notre vie, est un chemin vers plus d’ouverture et de sérénité, une vraie voie initiatique. C’est là, que tu peux toucher au merveilleux de l’accueil de ce qui vient, à l’océan de sérénité du lâcher-prise ultime.
C’est peut-être bien aussi ce à quoi nous convie la crise sanitaire, et les crises qui la suivent : renoncer au monde d’avant 2020, une manière de vivre, que personne d’entre nous ne pourra retrouver.
Je suis heureuse d’avoir sauté le pas. Ce bâton de deuil est quelque chose de vraiment puissant, autant dans sa réalisation qu’en le déposant. Franchement, je n’aurais jamais imaginé qu’un simple bâton puisse avoir autant de pouvoirs…
Je viens de terminer de visionner tout le programme du bâton de deuil. J’ai fait cela sur 3 soirées, il y a beaucoup de choses….
C’est dingue comme ça me parle ! de la façon de le chercher jusqu’à la fin du processus, je ressens toute la puissance de ce rituel !
Un grand merci pour tout cet enseignement riche de perles d’une grande sagesse !!
L’atelier bâton de deuil est en promo exceptionnelle (-35%) jusqu’au lundi 7 novembre à minuit. Le code à utiliser pour en bénéficier est OUEST2022
Comme le disent les amérindiens, je t’ai livré mes pensées, je suis curieuse de connaître les tiennes. Dis moi dans les commentaires sous cet article ce que tu en penses.
Certains deuils nécessitent une prise en charge de psychothérapie. Le bâton de deuil ne remplace pas celle-ci. Il peut accompagner.
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