Fascinant féminin sacré, cette puissance mystérieuse que chacun de nous, homme ou femme, détient en son sein.
Et si la féminité sacrée était une des voies pour créer un monde où l’intuition, la compassion et la créativité retrouvent leur juste place ? Un monde où la voix de chacun est entendue et respectée, quel que soit son genre ?
Et si, bien au-delà d’une simple question de sexualité, la puissance du féminin sacré avait le pouvoir de transformer nos vies ?
Honorer les femmes : une tradition qui remonte à la nuit des temps :
Aussi bizarre que cela puisse nous paraitre aujourd’hui, le féminin sacré est une notion qui ne date pas d’hier.
On la trouve chez les peuples premiers, où nombre d’organisations sociales sont matriarcales. Elle existe encore dans certaines nations (ou tribus) amérindiennes, où les femmes ont non seulement une place centrale, mais aussi pour rôle de concevoir la vision qui guide la tribu entière. Lors de leurs périodes de lunes, elles se rassemblent dans un carbet communautaire. Elles y sont alors servies par les hommes et les personnes âgées. En effet, il est essentiel, fondamental qu’elles puissent consacrer toute leur énergie créatrice à enfanter cette guidance.
Dans le chamanisme amérindien que je connais, les hommes et les femmes occupent la même place et mènent des rituels de guérison ou initiatiques. Les femmes médecines (7) ont autant d’ascendant que leurs homologues masculins.
Comment ne pas évoquer ici les fameuses Vénus de la préhistoire ? On les retrouve dans bien des endroits. Bien que leur utilisation ne mettent toujours pas les chercheurs d’accord (étaient-elles des objets de culte associé à une « Déesse mère », une amulette de fertilité ou de fécondité, une icône de la société matriarcale des temps paléolithiques ? (1), il semble bien que l’énergie féminine était là honorée et vénérée au moins comme source de fertilité, de création voire de sagesse.
Quant aux 12e et 13e siècles, autrement dit pendant une partie du Moyen-Âge, certains auteurs affirment que loin d’être seulement reléguées en arrière-plan, les femmes jouaient un rôle essentiel dans l’économie et la société. Elles exerçaient des métiers tels que forgerons, brasseuses, apothicaires, enseignantes, poètes de cour, marchandes, maîtres-artisans. Elles possédaient des terres et leur dot était souvent assortie de conditions draconiennes, pour garantir qu’elles en restent propriétaires, indépendamment de la volonté de leurs maris. C’étaient plutôt les femmes de l’aristocratie qui étaient considérées comme inférieures. Le droit des femmes s’est considérablement amenuisé lors de la Renaissance, les classes moyennes imitant les nobles. C’est alors qu’on voit apparaitre le confinement des femmes à la maison, les mettant à la merci financière des hommes. Au XIIIe siècle, voir des visions et entendre des voix pouvaient rendre une femme sainte, cent ans plus tard, elle serait plus probablement vouée au bûcher (2).
Je ne peux pas m’empêcher de relever que si, au cours des siècles et encore aujourd’hui dans trop d’endroits sur notre planète, le féminin s’est trouvé relégué au second plan par des normes patriarcales, il retrouve aujourd’hui une place de plus en plus importante dans notre conscience collective.
Une définition du féminin sacré :
Le feminin sacré incarne la manifestation de l’énergie féminine dans l’univers. Cette polarité est le pendant du masculin sacré, sans laquelle elle ne peut exister dans la nature, qu’il s’agisse du règne végétal, animal ou de l’humanité.
J’ai trouvé foultitudes de définitions de la féminité sacrée.
Par exemple :
- quelque chose relevant d’un « féminisme qui ne cherche pas à reproduire le modèle de la domination masculine mais qui encourage à inventer un autre modèle où le pouvoir viendrait « du dedans » »(3)
- phénomène nébuleux à la croisée de la spiritualité et du féminisme (4)
- travail de reconnexion du corps et de l’esprit. Il est souvent « enseigné » lors de stages à destination des femmes durant lesquels une grande place est accordée au rituel et à l’ésotérisme. Par exemple, les femmes sont incitées « à faire appel au karma et autre énergie quantique ». Des figures mystiques sont également utilisées comme celle de la sorcière, notamment au travers du mouvement WICCA (5).
- un chemin de ré appropriation de sa s*xualité, de renouer avec notre puissance de femme, d’être dans sa propre essence féminine. (6)
D’autres parlent autant de femme sauvage, que de déesses, de sorcières ou de cycle féminin…
Ma définition du féminin sacré :
Tu t’en doutes, les définitions qui précèdent m’ont un peu laissée sur ma faim, alors j’ai choisi de définir le féminin sacré, par l’intermédiaire de ce qu’est une femme qui vit, qui incarne cette féminité sacrée. Ce n’est pas parfait, car les hommes aussi peuvent incarner le féminin sacré, je t’en parle plus loin. C’est bien logique, chacun et chacune d’entre nous, sommes porteurs de 2 polarités : l’une est féminine et l’autre masculine.
Pour moi, cette femme est dans son plein pouvoir féminin, pouvoir subtil s’il en est. Une énergie nimbée de douceur, d’écoute, de sérénité, de sororité, de compassion aussi. Son magnétisme est naturel et elle n’a pas besoin de se mettre en avant, ni d’attirer l’attention sur elle. Elle est tout simplement. Elle est aussi fortement reliée aux énergies de la Terre Mère, enracinée.
Je t’en dis beaucoup plus dans la video juste après (extrait d’un parcours initiatique qui te permet de donner plus de sens à ta vie ).
Féminin et masculin sacrés :
Si chaque femme peut reconnecter sa part de féminité, il serait réducteur de la limiter à une exclusivité féminine. Les hommes sont aussi reliés au principe féminin. Les 2 polarités président à la naissance un être humain, d’un enfant, s’unissent pour faire s’épanouir notre enfant intérieur, notre âme.
Ils sont de plus en plus nombreux ces hommes qui, tout en assumant leur énergie masculine, savent aussi montrer leur sensibilité, leur douceur, faire confiance à leur intuition et cultiver l’amour inconditionnel. Leur masculinité n’est pas ainsi affaiblie ; en s’harmonisant aussi avec les principes féminins, ils accèdent à une vie plus équilibrée et plus riche. C’est, je crois, une excellente chose, il y a encore fort à faire dans notre monde, pour chacun ait sa place et le pouvoir de s’exprimer. En honorant le féminin sacré, nous créons un espace qui contribue à notre bien-être individuel et collectif.
De même, nous les femmes, avons aussi une polarité masculine et elle est importante. C’est lorsque nous sommes reliés à notre force intérieure, celle de notre 3e chakra, que nous pouvons aller au combat, nous affirmer et faire bouger les lignes…afin de trouver notre juste place.
C’est essentiel que, quel que soit notre genre ou nos préférences, chacun et chacune d’entre nous puisse cultiver aussi son masculin sacré. Je vois aujourd’hui tellement de ces hommes qui ne veulent plus des schémas du patriarcat transmis depuis des générations et qui sont en perte de repères. Comment trouver sa place dans un monde où les femmes se transforment parfois en guerrières et endossent les schémas masculins qu’elles récusent ? Comment cultiver ce principe masculin dans un monde où la sensibilité est parfois synonyme de sensiblerie, où développer son intuition est encore parfois sujet de moqueries ?
Féminin sacré et la spiritualité d’aujourd’hui :
On pense parfois que connecter son féminin sacré passe obligatoirement par une longue lutte.
Il me semble plutôt que si tu le comprends et que tu l’intègres petit à petit à ta vie, par ricochet les personnes en face de toi sont dans l’obligation de bouger, de s’adapter, sans même s’en rendre compte. Il existe donc un chemin intérieur qui se peut se faire en douceur et sans heurt. Il a forcément des répercussions et je même persuadée qu’elles sont plus fortes et plus durables.
Loin de se limiter à quelques pratiques secrètes utilisant seulement cristaux, bougies et encens, ce chemin passe par des compréhensions qui permettent de régler notamment ses peurs et ses colères, de cultiver la confiance, des méditations, des rituels subtils qui permettent de renouer tant avec ta féminité qu’avec ta masculinité. Tu en as un exemple dans cette formation inédite, conçue comme un voyage au long des chakras, qui mêle sagesses orientales et amérindiennes, et qui peut te permettre de retrouver ce précieux équilibre entre masculin et féminin sacrés, celui qui mène à la sérénité.
Pourquoi guérir le féminin sacré ?
Sans même parler de « pays lointains » où l’oppression des femmes est criante, indigne, épouvantable, il existe encore des pans entiers de la société qui récusent le féminin sacré. Les officiants du monde chrétien en sont un exemple. Je pense aussi à la Franc-maçonnerie, qui a encore tant de loges exclusivement masculines ou féminines (8).
Sans limiter mon propos aux pratiques spirituelles, ésotériques ou mystiques, les schémas ancestraux de séparation ont probablement conduit à des difficultés dans les relations interpersonnelles, pour ne pas dire à des comportements toxiques et violents. Renouer avec le féminin sacré, autant qu’avec le masculin sacré, pourrait permettre d’accéder à une société empreinte de plus d’équilibre, de profondeur, de richesse intérieure et relationnelle, de plénitude. C’est, me semble-t-il un enjeu majeur aujourd’hui.
Et toi, quelle est ta vision du féminin sacré ?
Comment vois-tu le féminin sacré ? quelle importance a-t-il pour toi ? quelles sont tes expériences à ce sujet ? Je t’invite à mettre ton avis dans les commentaires. Il est précieux et il peut servir à beaucoup de personnes qui liront cet article.
Dis moi aussi stp si cela t’intéresse que je rédige un article sur le masculin sacré… Merci mille fois !
Sources et compléments :
(1) https://www.hominides.com/art-prehistorique/les-venus-prehistoriques/
(2) : article de Martha Gill : https://www.theguardian.com/commentisfree/2023/mar/18/history-of-women-equality-medieval-and-modern
(3) Camille Sfez sur RCF : https://www.rcf.fr/articles/bien-etre-et-psychologie/questce-le-feminin-sacre
(4) Constance Rimlinger dans la Revue Sociologie : https://www.cairn.info/revue-sociologie-2021-1-page-77.htm
(5) Rapport de la Milivudes 2021 :https://www.miviludes.interieur.gouv.fr/publications-de-la-miviludes/rapports-annuels/rapport-dactivit%C3%A9-2021
(6) Agathe Burgniard : https://youtu.be/f4BhjWKeK4o?si=Sj0Kz7zu1ptWrJFL
(7) mediwiwin est un terme algonquin qui signifie force et puissance. Les hommes et les femmes médecines sont des personnes qui ont reçu une initiation. Ils ont de grandes connaissances des plantes médicinales. Ils accèdent à des plans de conscience différents et prennent soin des personnes au plan physique, au plan émotionnel et spirituel. Ils sont souvent medium ou voyants et sont les référents spirituels, les gardiens des pratiques sacrées de la communauté.
(8) contrairement à l’ordre Rose Croix Amorc dont les loges accueillent depuis toujours les hommes et les femmes sur un pied d’égalité. Le grand maître pour les pays francophones vient d’ailleurs de s’exprimer à ce sujet dans une lettre ouverte aux femmes empreinte de sagesse.
et puis aussi : Je ne suis pas féministe, voici pourquoi !
très intéressant comme article sur la féminité et masculinité.
Je pense en effet que vivre sa féminité n’est pas se venger des hommes mais vivre qui l’on est avec la complémentarité de ce qu’apportent les hommes.
La femme est reconnue comme importante dans la société pour l’éducation des enfants et la gestion de l’économie. Peut-être ont-elles aussi plus de « conscience » de par leur sensibilité
Merci à toi. je trouve aussi très intéressant, et porteur d’espoir, que les hommes aient de plus en plus de rôle dans l’éducation des enfants. C’est important que de nouveaux modèles, masculin et féminin, puissent émerger pour servir aux générations qui arrivent.
Je suis un homme en éveil spirituel/énergétique depuis 5 ans et en pleine activation de mon chakra racine. Je sens ce soir une tristesse de « deuil de ma mère » (alors qu’elle est encore vivante). Je suppose que c’est lié au féminin sacré mais je ne sais pas comment l’interpréter. Auriez-vous une idée ?
Merci pour votre demande. Je pense que ce genre de « signe » ou « message » ne peut prendre sa véritable signification que pour la personne elle-même. De plus, les origines de cela peuvent être tellement variées et différentes. Je me garderais donc bien de faire une interprétation quelconque de votre tristesse. Je vous souhaite une bonne route. Cordialement. Pascale